L’impact environnemental du web

On pourrait penser que le digital est une des solutions concernant la crise environnementale que nous vivons. Remplacer le papier par le web, par exemple, peut sembler une solution facile, qui évite de couper des arbres… Or, ce n’est pas aussi simple car le digital a lui aussi un impact environnemental très important.

Le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, c’est autant que le transport aérien ! En plus, ce chiffre risque de doubler d’ici à 2025.

En France, le secteur du numérique représente 2% des émissions de gaz à effet de serre et pourrait atteindre les 7% d’ici 2040.

L’impact environnemental du digital se situe à plusieurs niveaux.

Il prend en compte la consommation d’énergie, l’extraction de minerais, le coût énergétique et écologique du transport, ainsi que la phase de recyclage potentiel d’un outil numérique indispensable pour se connecter au web.

C’est d’ailleurs tout l’intérêt de l’éco-conception dont nous vous parlerons plus tard.

L’éco-conception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des biens ou services. Elle a pour objectif de réduire les impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie.

 

 

Des matières premières, une fabrication et des transports au coût environnemental insoutenable

 

Nos terminaux numériques (ordinateurs, smartphones, montres connectés etc..) parcourent des milliers de kilomètres avant d’arriver entre nos mains.

Ils nécessitent l’extraction de métaux rares, avec tout ce que cela implique (impact social et social). En effet, les pays producteurs sont rarement de grandes démocraties et les salariés sont bien souvent sur-exploités. Par ailleurs, ces enjeux économiques sont tellement énormes qu’ils peuvent entrainer des conflits armés ou des effets « mafieux » de corruption.

Le transport des matériaux vers les usines d’assemblage puis l’envoi du produit fini sur le lieu de vente implique un impact « transport » très important.

La fabrication d’un ordinateur portable de 2 kg émet 103 kg de CO2, sur les 156 kg émis sur l’ensemble de son cycle de vie.

source : https://www.hellocarbo.com/blog/calculer/impact-du-numerique-sur-l-environnement/

Quel est le « coût » en matières premières pour fabriquer un ordinateur ou une box ?

  • 600 kg de matières premières sont mobilisés pour un ordinateur portable de 2kg. 500 kg pour une box Internet.
  • 70 matériaux différents, dont 50 métaux (notamment des métaux rares) sont nécessaires pour fabriquer un smartphone.

Cette sur-consommation d’objets connectés entraine l’épuisement des ressources naturelles comme le bois, l’eau et les minerais précieux à un rythme inégalé. Et sans parler des conditions de travail des mines, d’où sont extraits les fameux métaux rares.

 

Le réseau internet mondial et son impact environnemental

 

Les infrastructures réseau, les câbles qui transportent les informations, représentent, selon l’ADEME, 28% des émissions de gaz à effet de serre émis par notre consommation du numérique.

Ce sont des câbles sous-marins enfouis au fond des océans qui nous permettent de nous connecter au web.

406 câbles sous-marins étaient en service en 2020, le plus court mesurant 131 kilomètres, le plus long près de 20 000 kilomètres (de la Malaisie à la  Californie !).

Le site submarinecablemap.com référence l’ensemble de l’infrastructure sous-marine nécessaire au bon fonctionnement d’Internet.

L’installation de ces câbles nécessitent de l’équipement lourd, et notamment des bateaux, qui consomment beaucoup d’énergies fossiles.

 

Des data centers énergivores

 

Les data centers sont des centres informatiques destinés à stocker et à traiter de grandes quantités de données pros ou persos : vos mails, photos, vidéos, ainsi que les jeux online…

On en produirait actuellement 2,5 trillions d’octets par jour.

(Un trillion est l’entier naturel qui vaut 10 exposant18 (1 000 000 000 000 000 000) ou encore un million de millions de millions. Un trillion est ainsi égal à 1 000 0003, d’où le terme, formé de tri- et de million.

Selon Data Center Map, il y en aurait 4 500 répartis dans 122 pays.

Les data centers ont besoin de beaucoup d’électricité qui provient majoritairement du charbon : les rejets de CO2 des data centers sont donc conséquents.

> Pensez à réduire la consommation énergétique de vos appareils informatiques grâce à une stratégie Green Computing.

Les organisations qui adoptent une stratégie de Green Computing déploient souvent des serveurs, des périphériques et des systèmes d’alimentation à faible consommation d’énergie. Elles s’attachent également à réduire l’utilisation de nouvelles ressources et à optimiser la gestion de leurs déchets physiques et électroniques (e-waste).

 

Qu’en est-il en France ?

 

En France, où l’électricité provient à plus de 75% du nucléaire, les émissions de gaz à effets de serre dues aux data centers sont moindres.

Toutefois, dans un rapport datant de juin 2020, le Sénat détaille l’impact écologique de notre utilisation du numérique sur la planète et non sur le seul territoire français. Une précision importante puisque 80% de l’empreinte carbone du numérique des françaises et des français est en fait émise à l’étranger, par la fabrication des terminaux et les data centers qui traitent nos données (source hellocarbo)

Les équipements représentent à eux seuls 47% des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Plus que leur utilisation par les consommateurs. Voilà un des paradoxes du numérique : une industrie qui dématérialise en masse mais qui a besoin d’énormément de matière.

 

Quelle est la solution ?

 

Car nous ne pouvons pas (et nous ne voulons pas) retourner à l’âge des cavernes, il est nécessaire de changer nos habitudes de consommation.

Ainsi par exemple, il suffit de privilégier les produits recyclés et de ne pas changer votre matériel trop souvent, mutualiser les postes au lieu des les multiplier.

Enfin, encourager le commerce circulaire peut favoriser la création durable d’emplois non délocalisables et implantés dans les territoires.

L’utilisation du web peut aussi être raisonnée en évitant de regarder des séries en streaming en permanence (mais en achetant des DVD que vous pouvez ensuite prêter ou revendre – en plus cela créé du lien et de la valeur !)

Eviter l’envoi d’e-mails à tout bout de champ ainsi que le stockage permanent de tous les mails sur des serveurs.

Enfin, le cloud et les services de stockage à distance peuvent être réduits et repensés.

Votre site web peut aussi être créé ou optimisé pour être moins consommateur de bande passante et d’énergie sur les serveurs (contactez-nous à ce sujet, nous pourrons vous accompagner)

Se poser des questions est une première (et indispensable) étape pour trouver des solutions 

 

La façon dont nous utilisons le web et le digitale de manière générale est insoutenable pour la planète, réfléchissons dès maintenant à de nouvelles, et bonnes, pratiques.

 

Pour aller plus loin et débuter une communication responsable, vous pouvez consulter > cette page.

Faites votre bilan carbone : https://pro.hellocarbo.com/

Arnaud Steffen

Arnaud Steffen

Arnaud Steffen, directeur, conseil en communication Arnaud Steffen est titulaire d’une licence en histoire-histoire de l’art et d’une maitrise en histoire contemporaine soutenue à l’Université de Reims Champagne Ardenne. En 1997 il rejoint l’agencepulsi.com fondée par Christiane Steffen. Il en devient le directeur en 2007. Son parcours universitaire lui permet…

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